24 de dezembro de 2011

281 - 2011/2012 VERS TEL AVIV 17 - Réflexions 7 / TOWARDS TEL AVIV 17 - Reflections 7

Messager 281 - 2011/2012



VERS TEL AVIV 17 / TOWARDS TEL AVIV 17

Xe Congrès NLS 16-17 juin 2012 / 10th NLS Congress 16-17 June 2012


23 decembre 2011

23 December 2011


VERS TEL AVIV 17 - Réflexions 7

Vers le Congrès de la NLS

"Lire un symptôme"

"Réflexions"

Cette rubrique a pour but de recueillir différents commentaires de collègues, des réflexions, des questions qui pourraient surgir à partir de citations choisies, ou des extraits de textes de S. Freud et de J.Lacan. En recueillant des voix et des pensées différentes, "Réflexions" nous amènera aussi à "Lire un symptôme" et finalement à notre Rencontre à Tel Aviv. « Réflexions » vous invite à participer à ce projet.

Claudia Iddan

Le Néguev- Claudia Iddan

TOWARDS TEL AVIV 17 - Reflections 7

Towards the NLS-Congress

‘Reading a Symptom’


"Reflections"

The aim of this rubric is to gather different commentaries, reflections or questions that emerge from chosen quotes, or from extracts of Freud’s or Lacan’s texts. By gathering different thoughts and voices, ‘Reflections’ will take us towards ‘Reading a Symptom’ and in the end to our meeting in Tel Aviv. ‘Reflections’ invites you to participate in this project.

Claudia Iddan

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7


« Question posée à Lacan :

– L’âme ?

Réponse de Lacan :

– La seule chose qui me semble substantifier l’âme est le symptôme.

L’homme penserait avec son âme. L’âme serait l’outil de la pensée. Qu’est-ce que ferait l’âme de ce prétendu outil ?

L’âme du symptôme est quelque chose de dur, comme un os.

Nous croyons penser avec notre cerveau. Moi, je pense avec mes pieds, c’est là seulement que je rencontre quelque chose de dur. Parfois, je pense avec les peauciers du front, quand je me cogne. J’ai vu assez d’électro-encéphalogrammes pour savoir qu’il n’y a pas l’ombre d’une pensée. »

(Lacan J., « Conférences et entretiens dans des universités nord-américaines » (1975), in : Scilicet n° 6 / 7, Seuil, Paris, 1976, p. 60)

L’os du symptôme

Pierre Naveau


Dès la première phrase, trois termes se détachent : l’âme, la substance et le symptôme.

Lacan n’est pas d’accord avec Aristote : « L’homme ne pense pas avec son âme »1.

[« Nous croyons penser avec notre cerveau. »2 – « Vous vous imaginez que la pensée, ça se tient dans la cervelle. »3 / « Je pense avec les peauciers du front, quand je me cogne. »4 – « (La pensée), ça se tient dans les peauciers du front, chez l’être parlant (…) comme chez le hérisson. »5 / « Moi, je pense avec les pieds ; c’est là seulement que je rencontre quelque chose de dur. »6 – « Si vous pouvez penser avec les peauciers du front, vous pouvez aussi penser avec les pieds. »7]

L’âme du symptôme, dit Lacan, est quelque chose de dur comme un os.

Dans l’une de ses trois conférences au Brésil de 1998, Jacques-Alain Miller a évoqué, à propos de « l’os d’une analyse », à la fois « l’os du fantasme » et « l’os du symptôme »8.

S’agissant du fantasme, l’on rencontre, dans le Séminaire XX, ces trois termes : l’âme, la substance et le fantasme.

Lacan se réfère, là-dessus, à Aristote : « Le corps est fait pour une activité (…) et l’entéléchie (mot d’Aristote) de ce corps se supporte de cette substance qu’il (Aristote) appelle l’âme. »9

L’âme, dit alors Lacan, est ce qui permet à l’être parlant de supporter l’insupportable de son monde. C’est ce qui donne à l’être parlant « la patience et le courage » d’affronter ce qui lui est intolérable10. À cet égard, l’âme, souligne-t-il, est un fantasme. Lacan invente ainsi le verbe âmer, indiquant, par là même, que, lorsqu’il est question d’âmer, « le sexe ne compte pas »11. L’âme, en tant qu’elle se noue au corps et à la pensée, est, quant à elle, hors sexe.

D’un côté, il y a les hommes et leur âmitié homosexuelle. D’un autre côté, il y a les femmes qui, elles, sont âmoureuses. Alors, Lacan s’interroge : « Qu’est-ce que ça peut bien être cette âme / que les femmes âment dans leur partenaire – pourtant homo jusqu’à la garde – / dont elles ne sortiront pas ? »12 Autrement dit, une femme, qui est amoureuse d’un homme, est prisonnière du fantasme de cet homme. Captive de l’âme de son partenaire, selon l’expression de Lacan, « elle n’en sort pas ».

Comme le fait remarquer J.-A. Miller, la différence entre le symptôme et le fantasme est que, contrairement au fantasme, le symptôme ne se traverse pas. Il y a là un os. Le symptôme est réel et il arrive que ce soit ce qu’un sujet a de plus réel13.

C’est pourquoi, l’interprétation doit tendre, non pas à nourrir le sens, mais à l’affamer « pour le faire crever »14. Car, le symptôme, on y croit. C’est une croyance qui lui donne cette consistance de quelque chose, non de fluide, mais de solide. Le sujet croit, précise J.-A. Miller, que « le symptôme veut dire quelque chose »15. Côté sens, en effet, le symptôme se déchiffre. Mais, côté réel, le symptôme est une écriture qui se lit. L’os du symptôme, en fin de compte, est constitué par une lettre hors sens – telle l’inscription pure et simple d’un trait, d’une marque, d’une trace écrite. C’est à cette marque qu’à la fin d’une analyse, le sujet s’identifie – le fait de s’identifier signifiant, ici, « vivre avec, faire avec, se débrouiller avec ».


1 Lacan J., « Télévision », Autres écrits, Seuil, Paris, 2001, p. 512.

2 Lacan J., « Conférences et entretiens », op. cit., p. 60.

3 Lacan J., « La Troisième », La Cause freudienne, Nouvelle revue de psychanalyse, n° 79, p. 14.

4 Lacan J., « Conférences et entretiens », op. cit., p. 60.

5 Lacan J., « La Troisième », op. cit., p. 14.

6 Lacan J., « Conférences et entretiens », op. cit., p. 60.

7 Lacan J., « La Troisième », op. cit., p. 14.

8 Miller J.-A., El hueso de un análisis, Tres Haches, Buenos Aires, 1998, p. 72-73.

9 Lacan J., Le Séminaire XX Encore, Seuil, Paris, 1975, p. 81.

10 Ibid., p. 78.

11 Ibid., p. 78.

12 Ibid., p. 79.

13 Lacan J., « Conférences et entretiens », op. cit., p. 41.

14 Lacan J., « La Troisième », op. cit., p. 17.

15 Miller J.-A., « Le symptôme : savoir, sens et réel », in Le symptôme-charlatan, Seuil, Paris, 1998, p. 54.

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